« Une personne en Thaïlande m’a demandé cet été de lui ramener de la Route du Rock un autocollant des Gérards. « Tu vas voir c’est drôle ». Je ne connaissais pas, ma soirée a pris un tournant, j’ai vite compris. »
Les Gérards: « Demandez nos exquis mots »
Les stickers sont drôles, bien faits, le message passe. On a immédiatement envie d’en coller partout (surtout dans le dos des gens en fait), voire même parfois d’en décoller pour en ramener chez soi (ou à quelqu’un).
Je découvre toujours beaucoup de choses chouettes via Les Photos de Francois ou A droite à Gauche sur le web, cette fois c’était dans la vraie vie. Une personne en Thaïlande m’a demandé cet été de lui ramener de la Route du Rock un autocollant des Gérards. « Tu vas voir c’est drôle ». Je ne connaissais pas, ma soirée a pris un tournant, j’ai vite compris.
L’histoire des Gérards.
Un jour, une bande de potes se dit que, au lieu de se coller mutuellement des blagues dans le dos, il serait bien plus marrant de les imprimer, les distribuer gratuitement, et regarder les gens faire. En bons bretons, les baptisés Gérards décident de tenter l’expérience dans leur festival fêtiche : La Route du Rock. 2006, le succès est foudroyant. Des milliers d’autocollants sont distribués, les jeux de mots font mouche. « Tout le monde croit en quelque chose, moi je crois que je vais reprendre une bière ». « Tu prends Therèse pour des réalités ». « Donner c’est donner, repeindre ses volets ».
Les stickers sont drôles, bien faits, le message passe. On a immédiatement envie d’en coller partout (surtout dans le dos des gens en fait), voire même parfois d’en décoller pour en ramener chez soi (ou à quelqu’un). 8000 autocollants ont ainsi été distribués à la Route du Rock 2014, soit 2000 de plus que l’an dernier.
Les Gérards se définissent comme un collectif individuel qui ne cherche qu’à faire rire les gens. « On ne veut pas se mettre en scène, on privilégie l’anonymat, l’aspect collectif. Il est même possible de proposer des autocollants en ligne. Il y a néanmoins un noyau dur d’une douzaine d’amis qui tourne en fonction des évènements, de leurs disponibilités et de leurs envies. Nous travaillons dans des domaines différents, certains ont du travail, d’autres en cherchent, certains reprennent leurs études… d’autres sont en reconversion. C’est assez varié et ça nous permet d’associer pas mal d’énergies différentes. Et on a tous la volonté de tromper le quotidien. »
Avec aujourd’hui plus de 400 adhérents, 2300 fans sur Facebook… le phénomène dépasse largement le cadre de la bande de potes qui cherche à faire de l’humour potache, il pourrait bien devenir une mode. « Auparavant on imprimait nos planches de stickers nous-même, avec une vieille imprimante à jet d’encre qui faisait trembler le parquet puis on découpait l’ensemble au cutter. Aujourd’hui, on passe par un petit imprimeur rennais qui nous massicote l’ensemble la veille de nos soirées. »
Les Gérard’s Parties
De nombreuses soirées sont également organisées par l’association. « On s’est aperçu que ça fédérait pas mal de personnes et que le public en redemandait d’où l’idée d’organiser des évènements tout au long de l’année ». Kermesses, festins, soirées carte blanche, concerts, distribution de stickers, ateliers photos… « Il n’y a pas de plan fixe ou programmé, on fonctionne essentiellement aux rencontres, à ce qu’on peut nous proposer, aux invitations de la part de festivals (La Route du Rock, Mythos, I’m from Rennes) ou autres structures (comme à l’Antipode ou au Oan’s Pub où on organise nos Gérard’s Party). A vrai dire, on ne sait pas vraiment où on va – et dans un certain sens, tant mieux – mais tant que ça reste excitant et que ça nous fait rire… »
Prochain rendez-vous : samedi 4 octobre à 20h08 précise pour la clôture du festival « I’m from Rennes » au Oan’s Pub où il sera question de groupes rennais mais aussi de la véritable recette de la bouchée à la reine.
François Dourlen est professeur de lettres et d’histoire, musicien, photographe et blogueur.
